'’La dégradation des terres n’est pas une fatalité. La réparation est possible’’, a affirmé, lundi à Abidjan, le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (CNULCD), Ibrahim Thiaw.
S’exprimant devant les participants au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement qui a marqué l’ouverture de la 15ème Conférence des Parties (COP15) de la CNULCD, M. Thiaw a noté que la restauration des terres dégradées est réalisable à moindre coût.
’’Investir dans la réparation des terres dégradées est donc économiquement rentable, techniquement faisable, socialement souhaitable et bien entendu, écologiquement profitable’’, a-t-il poursuivi, relevant que chaque unité monétaire investie dans la restauration des terres peut générer jusqu’à 30 fois sa valeur.
Au niveau mondial, a-t-il encore ajouté, ’’jusqu’à 50 points du PIB pourraient ainsi être gagnés d’ici 2050. Pourvu qu’on prenne le virage maintenant. Et de manière décisive’’.
Selon le responsable de la CNULCD, les cycles de sécheresse sont observés depuis des siècles. Cependant, les fréquences et intensités notées ces dernières années ont une corrélation désormais avérée avec le changement climatique.
La sécheresse n’est pas seulement un déficit pluviométrique. La sécheresse porte un visage humain affectant les plus vulnérables, y compris les éleveurs, les petits producteurs, les femmes et les enfants.
Aucune région du monde, aucun pays n’est immunisé contre la sécheresse. Mais tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne, a-t-il fait remarquer, précisant, par ailleurs, que les études les plus récentes sur la dégradation des terres ont révélé qu’un habitant sur deux dans le monde est affecté par la perte de la productivité des terres.
’’Au-delà, nos études ont aussi démontré que les pertes de terres fertiles entraînent des conséquences sur la santé humaine. De même que la perte des terres productives amplifient les migrations, et provoque pauvreté, troubles sociaux et insécurité’’, a-t-il mis en garde.
Il a avancé dans ce sens que la gestion des terres concerne autant l’agriculture que l’économie, la sécurité que l’environnement, la diplomatie que l’administration territoriale, autant la forêt que la recherche scientifique, autant la société civile que les communes rurales.
La COP15 de la CNULD, qui se tient à Abidjan du 9 au 20 mai autour du thème «Terres. Vie. Héritage : de la rareté à la prospérité», est la première des trois réunions des Conventions de Rio à se tenir en 2022, la COP15 sur la biodiversité et la COP27 sur le changement climatique se réunissant plus tard à Kunming, en Chine, et à Charm el-Cheikh, en Égypte, respectivement.
© Copyright LaPresse