Un rapport parlementaire publié mardi étrille failles et « échecs systémiques » de la diplomatie britannique lors du retrait occidental et de l’évacuation d’Afghanistan l’été dernier.

Dans la foulée du retrait américain suivi du retour des talibans au pouvoir en août, le Royaume-Uni avait évacué 15 000 personnes d’Afghanistan.

« La conduite de notre retrait d’Afghanistan s’est avérée être un désastre et une trahison de nos alliés qui abîmera les intérêts du Royaume-Uni pour les années à venir », critique le rapport.

Il dénonce en particulier « l’absence totale de plan pour évacuer les Afghans qui ont soutenu la mission britannique dans le pays » sans être directement employés par Londres.

« La partie britannique dans cette tragédie révèle un manque de sérieux dans la coordination, un manque de prise de décisions claires, un manque de leadership et un manque de responsabilité », a dénoncé dans un communiqué le président de la commission des Affaires étrangères, le député conservateur Tom Tugendhat.

Dans le contexte actuel, « notre diplomatie et notre sécurité ne peuvent pas être si confuses et si déstructurées », poursuit-il, dénonçant de « graves échecs systémiques au coeur de la politique étrangère du Royaume-Uni », notamment l’absence du ministre des Affaires étrangères de l’époque, Dominic Raab, et du plus haut fonctionnaire du ministère, Philip Barton.

Entre autres, le rapport critique vertement le « manque de système de priorisation solide » dans les évacuations, qui a permis à une association de protection des animaux de passer devant à la suite d’une intervention dont l’origine n’a pu être déterminée, et de quitter le pays avec chiens et chats quand nombre d’Afghans potentiellement menacés n’ont pas réussi à le faire.

Cette affaire s’inscrit dans « un problème plus large de transparence et de responsabilité au sein du ministère », selon le rapport, qui juge que les réponses qui ont été apportées à la commission « au mieux intentionnellement évasives, et souvent délibérément trompeuses ».

« Le Parlement ne peut mettre le gouvernement devant ses responsabilités que s’il peut être confiant qu’il reçoit des réponses honnêtes à ses questions », souligne le rapport.

Quant à l’avenir, le rapport appelle le gouvernement à rétablir dès que possible des liens diplomatiques avec les talibans au pouvoir à Kaboul, soulignant que les « tentatives d’isoler entièrement le nouveau régime ne peuvent que nuire au peuple afghan et laisser un vide qui sera comblé par la Chine ».

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