La mise en place de l'Agence africaine du médicament (AMA) est une "nécessité absolue" pour garantir "la souveraineté médicale et sanitaire" du continent, a souligné mercredi le ministre marocain de la Santé, Khalid Ait Taleb, en marge de la première session ordinaire de la Conférence des Etats parties au traité de l'AMA, qui a ouvert ses travaux, ce mercredi à Addis-Abeba (Ethiopie).
Pour le ministre marocain, la création de l’AMA trouve toute sa « légitimité » dans la nécessité d’assurer la souveraineté médicale de l’Afrique. « Un continent resté à la marge durant la pandémie de Covid-19 », a-t-il déclaré au site ma.lapresse.it.
« La gestion du Covid-19 a été marquée par une injustice et une iniquité dans la distribution des médicaments et des vaccins. La question de la souveraineté sanitaire se pose de manière accrue », a-t-il souligné.
Aujourd’hui, ajoute le responsable marocain, « ‘l’Afrique n’a plus le droit d’être à la merci des politiques extérieures ».
Les Etats parties au traité de l’AMA ont démarré ce mercredi la discussion et l’examen du rapport d’évaluation des offres pour abriter le siège de cette Agence.
Sur les 22 pays ayant ratifié ledit Traité, huit ont présenté leur candidature pour accueillir cette structure. Le Maroc en fait partie.
Selon Khalid Ait Taleb, le Maroc ambitionne d’apporter son expertise dans ce domaine, d’autant que son pays a lancé d’importants chantiers visant à assurer sa souveraineté médicale, notamment en termes de production de vaccins anti-Covid.
Pour rappel, l’Agence africaine du médicament (AMA), relevant de l’UA, dupliquée sur le modèle de l’Agence européenne du médicament (EMA), est une agence de règlementation des produits pharmaceutiques, à vocation scientifique et industrielle, à même de stimuler l’intégration africaine pour la production de médicaments répondant aux besoins des populations africaines.
Elle mettra en commun les ressources et les expertises du continent afin de remédier au manque d’accès à des produits médicaux de qualité et abordables, et de réduire la dépendance excessive de l’Afrique à l’égard des produits médicaux importés.
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