L’Union européenne veut « renforcer » sa coopération énergétique avec l’Etat hébreu en réponse au « chantage » de la Russie, a déclaré mardi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en visite en Israël.

« Le Kremlin a utilisé notre dépendance aux énergies fossiles russes pour nous faire du chantage », a-t-elle accusé lors d’un discours à l’Université Ben-Gourion du Néguev, dans le sud d’Israël.

« Depuis le début de la guerre (en Ukraine), la Russie a délibérément coupé ses approvisionnements de gaz à la Pologne, la Bulgarie et la Finlande, à des entreprises néerlandaises et danoises en représailles à notre soutien à l’Ukraine », a-t-elle souligné.

« Le comportement du Kremlin ne fait que renforcer notre volonté de nous libérer de notre dépendance aux énergies fossiles russes », a affirmé Mme von der Leyen.

« Par exemple, nous explorons actuellement des voies pour renforcer notre coopération énergétique avec Israël », a-t-elle expliqué, citant un projet de câble électrique sous-marin reliant l’Etat hébreu, Chypre et la Grèce et un « pipeline » en Méditerranée orientale.

Israël travaille d’arrache-pied pour pouvoir exporter une partie de ses vastes ressources gazières en mer vers l’Europe, qui cherche à remplacer les achats de combustibles fossiles russes depuis l’invasion de l’Ukraine fin février et les sanctions contre le régime du président russe Vladimir Poutine.

Mme von der Leyen a rencontré lundi soir les ministres israéliens des Affaires étrangères et de l’Energie, Yaïr Lapid et Karine Elharrar, et doit s’entretenir mardi soir avec le chef du gouvernement Naftali Bennett.

Selon un porte-parole de la ministre Elharrar, Mme Von der Leyen a répété, lors de leur entretien lundi, que « l’UE a besoin du gaz israélien ».

Des « annonces » concernant une coopération énergétique « avec Israël et d’autres partenaires dans la région » doivent être faites « dans les prochains jours », a indiqué de son côté une porte-parole de la Commission européenne, précisant que Mme von der Leyen se rendrait en Egypte après Israël.

Trois grandes options s’offrent à Israël pour exporter une partie de sa manne gazière vers l’Europe: acheminer son gaz naturel vers l’Egypte, voisin déjà relié à l’Etat hébreu par un pipeline, pour ensuite le liquéfier et le transporter par bateau en Europe; construire un gazoduc vers la Turquie qui est, elle, reliée au Vieux continent; ou construire une nouvelle route des hydrocarbures directement vers le sud européen.

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