Le constat est sans appel. Le nombre de journalistes tués a doublé au cours des six premiers mois de 2022, a dénoncé jeudi l’ONG « La Presse emblème campagne ».

Au total, 72 journalistes ont été tués depuis janvier, contre 36 une année auparavant.

«La guerre en Ukraine et la criminalité galopante au Mexique sont les principaux responsables de cette détérioration alarmante», a déclaré le président de la PEC Blaise Lempen.

En Ukraine, le conflit déclenché par la Russie a fait 30 victimes parmi les travailleurs des médias, dont 16 dans l’exercice de leurs fonctions et 14 comme soldats ou volontaires dans l’armée, a précisé l’ONG.

La PEC a appelé les autorités à élucider les circonstances de chaque mort de manière indépendante et leurs responsables jugés. « Les autorités russes et ukrainiennes doivent s’assurer que les journalistes ne sont pas visés en couvrant les combats en cours et qu’ils peuvent travailler librement », insiste-t-on.

Par ailleurs, 12 journalistes ont trouvé la mort au Mexique, soit plus que le bilan de l’ensemble de l’année dernière (10 tués). L’inde vient après l’Ukraine et le Mexique avec quatre tués.

De leurs côtés, Haiti, le Pakistan et le Yémen déplorent trois tués dans chaque pays. La PEC a aussi recensé deux victimes au Bangladesh, Brésil, Honduras, Israel/Palestine, et aux Philippines, ainsi qu’une victime dans chacun de ces pays: Chili, Guatemala, Kazakhstan, Myanmar, Tchad, Turquie et États-Unis.

« Il ne doit pas y avoir d’impunité. Tous ces crimes doivent faire l’objet d’enquêtes complètes sans exception », insiste l’ONG. Compte tenu de cette détérioration très préoccupante, la PEC a réitéré son appel à l’ONU pour l’adoption d’une convention internationale renforçant la protection des journalistes avec des mécanismes d’enquête et de poursuite. En 2021, 79 travailleurs des médias avaient été tués et 92 en 2020 sur l’ensemble de l’année.

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