La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), a « regretté profondément » l’expulsion mercredi de son porte-parole, Olivier Salgado, par les autorités de transition maliennes.
« La Minusma a été informée ce jour de la décision du Gouvernement malien invitant le porte-parole de la Mission à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures », souligne la mission onusienne dans un communiqué publié mercredi soir.
« La Mission prend acte de cette décision qu’elle regrette profondément », ajoute le texte, précisant que la Mission « va continuer à œuvrer à la mise en œuvre de son mandat en appui à la paix et à la sécurité au Mali ».
Les autorités maliennes reprochent à Olivier Salgado de nationalité française, d’avoir posté sur le réseau social Twitter des « informations inacceptables » au lendemain de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako le 10 juillet.
Le gouvernement malien a notifié mercredi à la représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l’ONU, Daniela Kroslak, « la décision » de Bamako « invitant Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma à quitter le territoire dans un délai de 72 heures », selon un communiqué officiel.
Olivier Salgado avait publié, en tant que porte-parole des Nations unies au Mali depuis la création de la mission en 2013, des éléments de communication de la Minusma sur cette affaire des 49 soldats ivoiriens interpellés à Bamako.
Salgado a, selon Bamako, déclaré « sans aucune preuve, que les autorités maliennes auraient été préalablement informées de l’arrivée des 49 militaires ivoiriens par vol civil, à l’aéroport international (de Bamako) le dimanche 10 juillet 2022 », indique un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale.
L’expulsion de Salgado vient s’ajouter à d’autres accrocs diplomatiques entre le Mali et l’ONU, qui compte 12.261 soldats et 1.1718 policiers dans le pays depuis 2013.
Le 14 juillet, Bamako a annoncé la suspension de toutes les rotations militaires et policières de la Minusma, arguant de la nécessité de tenir une « réunion » entre les deux parties pour « faciliter la coordination et la règlementation » desdites rotations.
L’Egypte avait le lendemain annoncé suspendre la participation de ses quelque 1.035 soldats à la Minusma à compter d’août, dont le mandat a été renouvelé pour un an le 29 juin.