L'auteur britannique Salman Rushdie a été placé sous respirateur après avoir été poignardé vendredi au cou et à l'abdomen dans l'Etat de New York par un homme qui a été interpellé par la police.
« Les nouvelles ne sont pas bonnes », a déclaré vendredi soir au New York Times l’agent de l’écrivain britannique, Andrew Wylie.
« Salman va probablement perdre un oeil; les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au niveau du foie », a détaillé M. Wylie en précisant que M. Rushdie, 75 ans, avait été placé sous respirateur artificiel.
Immédiatement après son agression, sur l’estrade d’un amphithéâtre d’un centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l’Etat de New York, Salman Rushdie a été transporté en hélicoptère vers l’hôpital le plus proche où il a été opéré en urgence, a précisé devant la presse le major de la police de l’Etat de New York, Eugene Staniszewski.
L’animateur de la conférence, Ralph Henry Reese, 73 ans, a, lui, été « blessé légèrement au visage ».
L’agresseur a été aussitôt arrêté et placé en détention, l’agent Staniszewski révélant qu’il s’appelait Hadi Matar, 24 ans, originaire de l’Etat du New Jersey.
L’attaque au couteau perpétrée vendredi contre Salman Rushdhie intervient plus de 33 ans après la fatwa de l’ayatollah Khomeiny, guide suprême de la révolution islamique iranienne, qui condamnait à mort l’écrivain.
Le 14 février 1989, dans une fatwa (décret religieux), de l’ancien guide iranien, Ayatallah Khomeiny demande “à tous les musulmans zélés” d’exécuter l’auteur du livre, les éditeurs et “ceux qui en connaissent le contenu”, “afin que personne n’insulte les saintetés islamiques”.
Une très forte récompense est offerte pour la mort de l’écrivain, accusé de ridiculiser le Coran et le prophète Mohamed dans son roman, “Les versets sataniques”, qui embrase déjà une partie du monde musulman.
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