Le président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, a affirmé, lundi à Abuja, son soutien aux réformes au sein de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et souhaité une meilleure collaboration régionale.
S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture de la deuxième session ordinaire du parlement de la CEDEAO au titre de l’année 2022, M. Buhari a rappelé aux législateurs du parlement de la CEDEAO la nécessité d’aligner leurs programmes sur ceux des pères fondateurs de l’organisation régionale.
Il a déclaré que »la vision des pères fondateurs de la CEDEAO était d’avoir une Afrique de l’Ouest intégrée économiquement avec des politiques harmonisées, bénéficiant de la libre circulation des personnes, des biens et des services, ainsi que d’un droit d’établissement sans faille ».
»Nous devons continuer à travailler davantage pour atteindre ces objectifs », a-t-il poursuivi, tout en appelant à »profiter des mécanismes existants et de notre population entreprenante pour faire de nos rêves une réalité ».
»Nous avons la capacité de le faire. Collaborons davantage et supprimons nos frontières physiques et psychologiques dépassées et autres différences d’inspiration coloniale afin que notre région puisse réaliser pleinement son potentiel », a-t-il lancé.
Au sujet de l’élection des membres du parlement de la CEDEAO au suffrage universel direct, le président Buhari a fermement déclaré son soutien au processus, à condition qu’il soit mené avec un coût minimum ou même sans coût du tout, pour la Communauté.
Expliquant le soutien du Nigeria au processus, il a noté que le parlement de la CEDEAO ne peut remplir son véritable mandat que lorsqu’il dispose d’un ensemble de membres directement élus et dévoués.
Par la même occasion, le dirigeant nigérian a réaffirmé l’engagement du Nigeria dans les efforts de la CEDEAO, avec le soutien des partenaires, pour maintenir la paix, la sécurité et la stabilité politique dans la région, promettant que le pays continuerait à soutenir la restauration d’un régime démocratique au Mali, en Guinée et au Burkina Faso.
»Nous sommes convaincus que le maintien de la démocratie et de l’État de droit doit rester la norme dans cette région prometteuse », a-t-il enchaîné.
»Il y aura de multiples activités politiques dans certains États membres de la CEDEAO, notamment au Nigeria, où des élections générales sont prévues en février et mars 2023″, a-t-il indiqué, tout en saisissant cette occasion pour réitérer son engagement en faveur d’élections libres, équitables et transparentes et de transitions en douceur.
Citant les élections à venir en Sierra Leone et au Liberia, le président Buhari a fait savoir que le Nigeria était prêt à soutenir tout pays de la région qui s’engage à organiser des élections libres et équitables.
Sur un autre sujet, M. Buhari a souligné que la récession économique mondiale a profondément affecté les économies des pays membres et entraîné des difficultés économiques considérables pour les citoyens de la Communauté.
Dans ce contexte, le président a exhorté le parlement de la CEDEAO à s’acquitter de sa responsabilité sacrée d’examiner le budget communautaire avec diligence, tout en étant conscient du sacrifice des différents pays dans le paiement du prélèvement communautaire.
Le président a décrit les menaces à la paix et à la sécurité, l’instabilité politique et l’impact négatif de la pandémie de Covid-19 sur les économies ainsi que la guerre en cours en Ukraine comme les plus grandes préoccupations auxquelles la région est confrontée.
Il a également noté qu’en dépit de plusieurs défis, le bloc régional »a continué à se renforcer en tant que Communauté et est resté fort et résilient et un exemple brillant d’intégration régionale et de solidarité », tout en saluant l’évolution de l’organisation sous de nombreux aspects, depuis sa création il y a 47 ans.
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