« Qu’y-a-t-il derrière la tempête déclenchée à propos d’un verdict ces jours-ci? », s’est interrogé le chef de l’Etat turc, réagissant pour la première fois à la condamnation mercredi du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. « Ce débat n’a rien à voir avec nous, ni avec moi, ni avec notre nation », a-t-il martelé.
Il a déploré que « certains tentent de mener leurs jeux de trônes à travers nous », laissant entendre que les réactions au verdict résultent des rivalités internes à l’opposition turque. Rival potentiel de M. Erdogan pour l’élection présidentielle de juin 2023, M. Imamoglu a été condamné à deux ans et sept mois de prison ainsi qu’à la privation de ses droits politiques pour « insulte » aux membres du collège électoral.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont réunies jeudi à Istanbul pour soutenir M. Imamoglu, perçu comme un candidat sérieux pour l’opposition après avoir ravi en mai 2019 la principale ville de Turquie au parti de M. Erdogan, l’AKP. Sa condamnation a également suscité une vague de réprobation internationale, les Etats-Unis se disant « profondément inquiets et déçus » et l’Allemagne évoquant « un coup dur pour la démocratie ».