Dans un communiqué publié par son porte-parole, M. Guterres a indiqué que la décision des talibans risque de saper le travail de nombreuses organisations travaillant à travers le pays pour aider les personnes les plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles.
« L’interdiction signalée aux femmes de travailler avec la communauté internationale pour sauver des vies et des moyens de subsistance en Afghanistan entraînera d’autres difficultés indicibles au peuple afghan », a souligné le chef de l’ONU.
Il a rappelé que l’ONU et ses partenaires, y compris des organisations non gouvernementales nationales et internationales, aident plus de 28 millions d’Afghans qui dépendent de l’aide humanitaire pour survivre, ajoutant que l’acheminement efficace de cette aide exige un accès complet, sûr et sans entrave pour tous les travailleurs humanitaires, y compris les femmes.
Le haut responsable onusien a réitéré, dans ce cadre, le droit de toutes les femmes de participer au marché du travail et de contribuer ainsi au bien commun.
Les autorités talibanes ont ordonné samedi aux ONG locales et étrangères de ne plus travailler avec des femmes après « des plaintes sérieuses » concernant leur façon de s’habiller, quatre jours après une interdiction d’étudier à l’université décrétée pour les mêmes raisons.
« Le ministère de l’Economie (…) ordonne à toutes les organisations de cesser le travail des femmes jusqu’à nouvel ordre », a indiqué le ministère, chargé d’approuver les licences des ONG opérant en Afghanistan, dans une lettre.
Des dizaines d’ONG nationales et internationales travaillent dans les zones reculées de l’Afghanistan, et beaucoup de leurs employés sont des femmes.
Cette annonce intervient quatre jours seulement après la décision du gouvernement taliban d’interdire aux femmes afghanes de suivre des cours dans les universités publiques et privées du pays pour une durée indéterminée.