Environ 15% de la population italienne vit dans des territoires exposés à une sécheresse sévère ou extrême, a averti le Conseil national de la recherche (CNR), signalant une aggravation "inquiétante" du stress hydrique dans la péninsule.

L’observatoire du conseil constate « une aggravation de la situation, qui apparaît irrémédiablement compromise, même face à des précipitations imminentes, en tout cas espérées », fait-il savoir dans un communiqué, notant que « l’eau du robinet n’est plus un acquis pour au moins trois millions et demi d’Italiens ».

La sécheresse a atteint des niveaux « alarmants », a relevé, également, l’une des plus importantes ONG environnementale dans la péninsule, précisant que la neige a diminué de 53 % dans les Alpes tandis que le bassin du Pô accuse un déficit de 61 %.

La nouvelle année démarre avec des signes inquiétants en termes d’événements climatiques extrêmes et de niveaux de sécheresse, souligne le directeur général de Legambiente, Giorgio Zampetti, appelant à un plan d’urgence pour la gestion des ressources hydriques de l’eau avant d’atteindre le point de non-retour.

Avec plus de 33 milliards de mètres cubes d’eau prélevés pour tous les usages chaque année, l’Italie est globalement un pays à stress hydrique moyen-élevé, selon l’OMS, puisqu’elle utilise 30 à 35% de ses ressources en eau renouvelables, avec une augmentation de 6 % tous les 10 ans.

Une tendance qui, conjuguée à l’urbanisation, à la pollution et aux effets du changement climatique, comme des sécheresses de plus en plus fréquentes et persistantes, « met à rude épreuve l’approvisionnement en eau de la péninsule », poursuit-il.

La tendance à la surchauffe s’accentue en Italie, où l’hiver a enregistré jusqu’à présent une température moyenne supérieure de 2,09 degrés à la moyenne historique, selon des données publiées récemment par l’Institut italien des sciences de l’atmosphère et du climat (ISAC).

La hausse des températures a même atteint 2,65 degrés dans le centre de l’Italie, valeur jamais enregistrée auparavant, fait savoir l’Institut, notant que 2022 a été l’année la plus chaude dans la péninsule avec une température moyenne supérieure à 1,15 degrés et une chute des précipitations de 30 % inférieure à la moyenne historique.

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