Pékin furieux : "Ce ne sont que des rumeurs et des calomnies infondées"
L’administration américaine dispose d’informations solides montrant que la Chine envisage de fournir des armes pour soutenir la guerre de la Russie en Ukraine, et est prête à les libérer.
L’indiscrétion du Wall Street Journal qui fait l’hypothèse d’un déploiement de Pékin aux côtés de Moscou a déclenché la colère chinoise. « Ce ne sont que des rumeurs et des calomnies infondées », tonne le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Wang Wenbin, ajoutant que les États-Unis, en tant que plus grand fournisseur d’armes de l’Ukraine, continuent de discréditer la Chine et que cela entrave non seulement la résolution de la crise ukrainienne, mais encore des dommages aux relations bilatérales.
Même l’OTAN, par la bouche de son secrétaire Jens Stoltenberg, dit avoir vu « quelques signes » d’un positionnement de la Chine aux côtés de Moscou, la mettant en garde contre le soutien à la « guerre illégale » de la Russie.
La Maison Blanche – alors que les Etats-Unis s’apprêtent à lancer de nouvelles sanctions contre Moscou et de nouvelles aides à Kiev – a toutefois précisé que la Chine ne « fournit pas encore » d’armes à la Russie, mais « n’a pas exclu » cette possibilité.
La position de Pékin a été réaffirmée à l’Assemblée générale de l’ONU par l’ambassadeur adjoint Dai Bing, selon qui « la principale priorité » est de « faciliter le cessez-le-feu », alors que « l’abus des sanctions unilatérales » éloigne la solution de la crise. La Chine souligne également que « la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées ».
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, aimerait pouvoir dialoguer avec Pékin, alors que les attentes sont fortes pour une intervention de Xi Jinping et pour le plan de paix élaboré par le Dragon. « Nous voudrions les retrouver – explique-t-il -, il est dans l’intérêt de l’Ukraine qu’autant de pays dans le monde soient impliqués dans le processus de paix ».
Les nouvelles en provenance de Suisse de pourparlers informels, même « pas au plus haut niveau », qui seraient en cours à Genève, selon ce qu’a révélé le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, ont également rebondi sur d’éventuelles négociations. Une tentative dont l’issue – ajoute-t-il – dépend « de l’approche » que la Russie et l’Ukraine adopteront.
Pendant ce temps, la bataille se poursuit sur le terrain, et le jour anniversaire de l’invasion russe est venu l’avertissement du Royaume-Uni que la guerre pourrait durer « une autre année ». « Après 12 mois, 188.000 soldats russes sont morts ou blessés à la suite de cette erreur de calcul catastrophique et de l’agression du président Poutine », a fait remarquer le ministre britannique de la Défense Ben Wallace, « lorsque quelqu’un fait cela à son propre peuple et gère son armée comme un hachoir à viande, je ne pense pas que ça va s’arrêter ».
Au contraire, le risque que le conflit puisse s’étendre s’accroît. Tous les regards sont tournés vers la Moldavie. Selon Kiev, la Russie veut « provoquer une crise politique » dans le pays et « déclencher un conflit interne en utilisant la Transnistrie ». Pour les Russes en revanche, c’est l’Ukraine qui prépare une « provocation armée » en Transnistrie par l’intermédiaire de « saboteurs déguisés en militaires de la Fédération de Russie », pour ensuite blâmer Moscou. Une hypothèse catégoriquement démentie par le gouvernement de Chisinau.
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