L’Algérie a décidé de rappeler pour consultations son ambassadeur à Rabat, annonce dimanche un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.

La diplomatie algérienne a expliqué que, dans sa déclaration publiée le 17 juillet 2021, « il a été indiqué que l’Algérie attendait du Royaume du Maroc qu’il clarifie sa position définitive sur la situation d’une extrême gravité créée par les propos inadmissibles de son ambassadeur à New York ».

« Depuis lors, et en l’absence de tout écho positif et approprié de la partie marocaine, il a été décidé aujourd’hui, le rappel, avec effet immédiat, pour consultations, de l’Ambassadeur d’Algérie à Rabat, sans préjudice d’autres mesures éventuelles en fonction de l’évolution de cette affaire », indique le communiqué.

Répondant aux provocations du ministre algérien des Affaires étrangères, au cours d’une réunion virtuelle des non-alignés, tenue les 13 et 14 juillet 2021, le représentant permanent du Maroc à New York, Omar Hilale, avait évoqué « le droit à l’autodétermination du peuple kabyle ».

Réagissant à ces propos, la diplomatie algérienne a, dans un communiqué, considéré qu’il s’agit d’une « reconnaissance de culpabilité en ce qui concerne le soutien marocain multiforme actuellement accordé à un groupe terroriste connu, comme cela a été le cas du soutien aux groupes terroristes qui ont ensanglanté l’Algérie durant la +décennie noire+».

Le texte fait référence au classement par le pouvoir algérien, en avril dernier, du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), en tant qu’organisation terroriste au même titre que le mouvement islamiste Rachad, proche de la Turquie et du Qatar.

Le ministère estime que la « communication diplomatique marocaine est aventuriste, irresponsable et manipulatrice (…) destinée à cultiver un amalgame outrancier entre une question de décolonisation dûment reconnue comme telle par la communauté internationale et ce qui n’est qu’un complot dirigé contre l’unité de la nation algérienne ».

Pour rappel, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a évoqué la question du Sahara, lors de son intervention à l’occasion de la réunion du Mouvement des Pays non Alignés. Cette question n’était ni inscrite à l’ordre du jour de la réunion, ni en liaison avec son thème. Mais l’Algérie, fervent défenseur de cette question ne rate pas une seule occasion pour l’évoquer et plaider pour « l’autodétermination du peuple sahraoui », chose que le Maroc considère comme une ingérence dans ses affaires internes et une animosité à l’égard du peuple marocain pour qui le Sahara fait partie intégrante du territoire du pays.

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