L’ex-ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, soupçonnée d’avoir aidé le chef des séparatistes du polisario, Brahim Ghali, à entrer en Espagne en avril 2021 fait officiellement l’objet d’une enquête, rapportent des médias locaux.
Elle devra comparaitre devant le juge Rafael Lasala, chef du tribunal d’instruction numéro 7 de Saragosse. La date de sa première comparution devant le tribunal n’a pas encore été fixée étant donné que la convocation ne lui a pas encore été signifiée personnellement.
Cette accusation fait suite aux aveux de l’ex-numéro 2 du ministère espagnol des Affaires étrangères, Camillo Villarino. Le 13 septembre, Villarino a déclaré devant le juge que la ministre avait ordonné l’entrée de Brahim Ghali, alors touché par la Covid-19, pour recevoir les soins de santé nécessaires. Selon Villarino, l’ex-ministre avait exigé la discrétion absolue étant donné que l’entrée de Brahim Ghali n’avait pas été communiquée à « des pays tiers », en l’occurrence le Maroc.
L’ex-numéro 2 du ministère avait ainsi accepté le transfert de Brahim Ghali depuis l’Algérie vers la base aérienne de Saragosse, où seul le personnel diplomatique est admis, souligne le quotidien espagnol.
Dans sa déclaration devant le juge, Villarino a également affirmé qu’Arancha González Laya n’était pas la seule à avoir ordonné l’entrée en Espagne du chef du polisario.
D’autres responsables espagnols sont appelés à témoigner devant le juge, notamment la juriste María Isabel Valldecabres, ex-directrice de cabinet de l’ancienne première vice-présidente du gouvernement, Carmen Calvo. José María Muriel Palomino, ancien secrétaire technique des Affaires étrangères, qui a déjà été démis de ses fonctions devra également témoigner. Il était chargé de signer l’autorisation d’atterrissage en Espagne de l’avion dans lequel se trouvait Brahim Ghali.
L’arrivée du chef du polisario en Espagne avait provoqué une crise diplomatique entre Madrid et Rabat qui a réclamé une enquête « transparente » et « la prise en compte des plaintes déposées contre Brahim Ghali » pour « tortures », « violations de droits humains » ou « disparition forcée ».