Des milliers de personnes sont descendues, mercredi, dans les rues de Bamako, la capitale malienne, pour protester contre la présence française au Mali et contre la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à l’appel du Mouvement de la société civile «Yérèwolo Débout sur les Remparts».
«Cette manifestation a pour objectif de demander le départ de la France, et d’appeler la CEDEAO et l’Union Africaine à agir dans l’intérêt des peuples pour une Afrique unie», a déclaré Bassarou Sylla, membre fondateur du mouvement «Yérèwolo».
Les relations entre le Mali et la France traversent des zones turbulences depuis que les autorités maliennes ont annoncé leur intention de faire appel à l’entreprise paramilitaire russe Wagner pour former les forces armées maliennes.
Un recours à Wagner pour former les forces armées maliennes et assurer la protection des dirigeants serait «incompatible» avec le maintien au Mali des troupes françaises, qui combattent depuis huit ans les jihadistes au Sahel, avait déjà prévenu le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.
L’implication du groupe privé Wagner au Mali affecterait «sérieusement» les relations entre l’Union européenne et Bamako, a de son côté averti le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Le gouvernement malien a rétorqué dimanche dans un communiqué qu’il ne permettrait «à aucun État de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il peut solliciter ou pas».
Les militaires français quitteront, d’ici la fin de l’année, les bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou, dans le nord du Mali, et le nombre de troupes françaises déployées au Sahel devrait passer de plus de 5 000 hommes actuellement à 2 500 ou 3 000 d’ici 2023, selon l’état-major.
La ministre française des Armées, Florence Parly, qui a débuté sa tournée sahélienne dimanche dernier a tenu à rassurer sur la poursuite de la présence française au Mali et plus largement au Sahel malgré la réduction en cours des effectifs. «La France ne s’en va pas, elle maintiendra son engagement pour accompagner les forces armées sahéliennes», a-t-elle souligné dimanche dernier.