Le conflit qui dure depuis un an dans la région du Tigré, en Éthiopie, a atteint des « proportions désastreuses », a déclaré lundi Rosemary DiCarlo. la cheffe des affaires politiques des Nations Unies au Conseil de sécurité.

La responsable onusienne a affirmé dans un communiqué  que les répercussions politiques de l’intensification de la violence dans la région au sens large seraient « immenses » – aggravant les nombreuses autres crises en cours dans la Corne de l’Afrique.

« Mais soyons clairs : ce qui est certain, c’est que le risque de voir l’Éthiopie sombrer dans une guerre civile de plus en plus étendue n’est que trop réel. Cela entraînerait une catastrophe humanitaire et compromettrait l’avenir d’un pays aussi important », a-t-elle déclaré.

La semaine dernière, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a fait état de graves violations commises par toutes les parties, qui pourraient s’apparenter à des crimes contre l’humanité et à des crimes de guerre. Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence le 2 novembre, après que les troupes du TPLF et leurs alliés ont commencé à pousser vers le sud en direction de la capitale, selon les médias.

En coordination avec l’Armée de libération oromo, les forces tigréennes ont avancé vers Addis-Abeba, a déploré la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo.

Les violences s’accentuent alors que plus de sept millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire dans le nord de l’Éthiopie aujourd’hui, les efforts visant à mobiliser l’aide dans le Tigré – où plus de cinq millions de personnes manquent de nourriture et où l’on estime que 400 000 personnes vivent dans des conditions proches de la famine – sont rendus plus difficiles par l’impossibilité d’acheminer de l’argent, du carburant et des fournitures dans la région.

« Aucun camion d’aide n’est parvenu à Mekelle depuis le 18 octobre en raison de la poursuite des frappes aériennes », a déclaré DiCarlo, ajoutant que depuis les frappes du 22 octobre sur la capitale régionale du Tigré, les vols du Service aérien humanitaire des Nations Unies (UNHAS) sont restés suspendus tandis que les livraisons de carburant sont bloquées depuis août.

Bien que certaines fournitures d’urgence aient été acheminées, la dernière expédition importante de médicaments et de fournitures médicales vers le Tigré remonte à quatre mois.

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