En effet, le 22 décembre 2020 les deux pays ont scellé l’accord tripartite Maroc-USA-Israël. Ce jour-là, une voie est ouverte sur la pleine coopération entre les deux pays, un élan sans précédent a été donné aux rapports entre les trois pays dans différents domaines. Concrètement, la reprise des relations entre les deux pays a donné lieu à la signature, progressivement, de plus de 20 accords couvrant divers domaines, à l’ouverture et la mise en marche de représentations diplomatiques, à la création d’une plateforme pour le dialogue et la coopération impliquant cinq groupes de travail sectoriels, à l’ouverture de canaux de communication entre les communautés des affaires et le lancement de vols directs opérés par les compagnies aériennes des deux pays.
Le dernier accord conclu entre les deux pays était, sans nul doute, historique. Il a une portée sécuritaire. Il s’agit d’un accord-cadre de coopération sécuritaire signé, le 24 novembre 2021, lors d’une visite à Rabat du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz.
Cet accord est appelé à jouer le rôle de catalyseur de la coopération entre le Royaume et l’Etat d’Israël en termes de lutte contre le terrorisme, de partage des renseignements, de la formation de groupes de travail ou encore de la coopération industrielle.
En parallèle, la coopération Maroc-USA, déjà élevée au rang de partenariat stratégique majeur aux contours multiformes (politique, économique, sécuritaire, etc.) s’est nettement renforcée au cours de cette année. Plus encore, dans une récente déclaration du Département d’Etat, l’accord maroco-israélien est considéré non seulement comme un élément positif pour Israël et le Maroc individuellement, mais aussi «un élément vraiment important pour atteindre nos objectifs stratégiques ».
D’une manière globale, la reprise des relations entre les deux partis va plus loin, elle est à même de permettre l’émergence d’un nouvel ordre régional. C’est d’ailleurs le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, qui a évoqué ce volet récemment en mettant justement en évidence la nécessité d’établir ce nouvel ordre régional, dans lequel Israël est partie prenante, plutôt qu’un « outsider dans sa propre région ». Selon le ministre marocain, ce nouvel ordre régional ne doit pas être perçu comme étant contre quelqu’un, mais plutôt pour notre bien à tous.
Il va sans dire qu’au-delà de ses dimensions économique, politique et militaire, la reprise des relations entre les deux pays revêt une dimension humaine dont l’une des manifestations fut l’inauguration récemment de vols directs entre les deux pays et l’enthousiasme que cela a suscité auprès des Israéliens d’origine marocaine et la fierté de leur attachement au Royaume. Ceci vient en effet enrichir et consolider les accords conclus entre les deux pays.
La communauté juive du Maroc est la plus importante d’Afrique du Nord et les quelque 700.000 Israéliens d’ascendance marocaine ont souvent gardé des liens très forts avec leur pays d’origine.
Avant la pandémie, entre 50.000 et 70.000 touristes israéliens, pour la plupart d’origine marocaine, visitaient chaque année le royaume.
Incontestablement, cet élan qu’ont connu les relations entre les deux pays a été largement suivi par les milieux d’affaires. Des rencontres ont eu lieu entre les patronats marocain et israélien ayant abouti à la signature d’un accord de partenariat afin de promouvoir les relations économiques et commerciales et le développement technologique entre les deux parties.
Ce partenariat permettra d’établir un dialogue ouvert et permanent entre les deux patronats, mais aussi pour instaurer un échange d’informations et d’expérience dans des domaines d’intérêt commun tels que l’import/export, la Recherche et développement (R&D), l’innovation et la technologie.
Il va sans dire que ce rapprochement multidimensionnel entre les deux pays est de nature à baliser le terrain pour une coopération bilatérale fructueuse et exemplaire.