La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) s’est dite « un peu inquiète » de la durée de trois ans décidée pour la transition au Burkina Faso tout en soulignant qu’elle « n’abandonnerait pas » le pays.
« La Cédéao est un peu inquiète de la durée de la transition. Mais les autorités ont expliqué les raisons derrière la décision de ces 36 mois », notamment « la situation sécuritaire » du pays, a déclaré la ministre des Affaires étrangères du Ghana, Shirley Ayorkor Botchwey, qui a conduit jeudi une délégation de l’organisation régionale à Ouagadougou.
« La Cédéao demande que le gouvernement de transition fournisse une feuille de route claire de ses activités pour les prochains 36 mois », a ajouté la ministre.
A Ouagadougou, la délégation de l’organisation ouest-africaine a rencontré le nouveau président du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 24 janvier. Elle a également rencontré jeudi le président renversé, Roch Marc Christian Kaboré, en résidence surveillée depuis le putsch.
Un gouvernement de 25 ministres a été mis en place au Burkina Faso et conduit par un Premier ministre, Albert Ouédraogo. La Charte de la transition adoptée récemment souligne que les missions de la transition seront entre autres la lutte contre le terrorisme, la sauvegarde de l’intégrité territoriale et la réponse à la crise humanitaire.
La Cédéao avait suspendu le Burkina Faso de ses instances à l’issue du coup d’Etat, rappelle-t-on.
« Les problèmes qui frappent le Burkina Faso sont aussi nos problèmes (…) ce n’est pas en ces moments où le Burkina a des besoins que nous l’abandonnerons. Oui, le Burkina est suspendu de la Cédéao mais il est toujours un membre et nous continuerons de travailler ensemble pour ramener la normalité dans ce grand pays », a déclaré la ministre ghanéenne.
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