Le ministre américain de l’Agriculture, Tom Vilsack, a appelé jeudi la Russie à accepter rapidement une ouverture des ports ukrainiens afin de permettre aux millions de tonnes de céréales qui y sont stockées d’être exportées, au terme de multiples discussions à l’ONU.

Moscou «devrait agir immédiatement pour ouvrir ces ports et mettre fin à cette guerre», a souligné le ministre lors d’une conférence de presse. «C’est une chose sérieuse, nous ne devrions pas utiliser la nourriture comme une arme», a-t-il insisté.

L’ONU négocie depuis plusieurs semaines avec Moscou, Kiev et Ankara, caution militaire d’une utilisation de la mer Noire pour des navires civils, un accord qui permettrait aux céréales ukrainiennes de sortir du pays en sécurité et aux engrais produits par la Russie de revenir sur le marché international. Moscou se plaint d’entraves à ses exportations à cause de sanctions économiques.

Si un accord était trouvé, il ferait baisser les prix des denrées et atténuerait la crise alimentaire dans le monde, qui s’aggrave du fait de l’invasion russe de l’Ukraine.

Tom Vilsack a réaffirmé que les sanctions américaines ou européennes ne visaient pas la nourriture et les engrais.

À propos des discussions en cours, le ministre a indiqué espérer que les Russes négocient «sérieusement et qu’ils ne (fassent) pas cela uniquement pour créer une image» destinée à faire croire à leur bonne volonté.

«J’encourage la Russie à mettre fin avant tout à cette guerre et, deuxièmement, à s’assurer qu’elle négocie de bonne foi sur la réouverture des ports et qu’elle le fasse rapidement. Car le besoin est immédiat», a-t-il insisté.

Interrogé sur un projet du président américain Joe Biden d’établir des silos en Pologne pour accueillir le grain ukrainien, Tom Vilsack a expliqué qu’il s’agissait de «réduire le risque de perte» des céréales qui peuvent faire l’objet de vols, et de préserver leur qualité.

Mercredi, la Turquie a annoncé être prête à accueillir «une réunion à quatre», avec les Nations unies, la Russie et l’Ukraine, en vue d’organiser la sortie des céréales ukrainiennes via la mer Noire.

Plusieurs dizaines de millions de tonnes de blé sont coincées dans les ports ukrainiens sous blocus ou occupation russe, et leur transport est rendu périlleux par la présence de mines en mer Noire.

«La Turquie soutient» le plan proposé par l’ONU «et attend le retour de la Russie», a indiqué le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, en précisant que des rencontres techniques entre militaires se poursuivaient.

«Il faut répondre aux inquiétudes de tout le monde», a continué le ministre . «La Russie veut être sûre que les bateaux ne transportent pas d’armes et l’Ukraine veut être sûre que la Russie n’utilisera pas ces corridors (en mer) pour attaquer», a expliqué Cavusoglu.

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