Le premier ministre italien Mario Draghi a appelé mercredi 20 juillet à «reconstruire» le «pacte de confiance» entre les partis de sa coalition pour sauver son gouvernement, mis en péril par la défection la semaine dernière du Mouvement 5 Étoiles.
«L’unique solution, si nous voulons encore rester en ensemble, est de reconstruire depuis ses fondements ce pacte, avec courage, altruisme et crédibilité, a-t-il affirmé au Sénat. C’est ce que demandent les Italiens».
Lors de cette intervention, qui sera suivie dans l’après-midi d’un vote de confiance, Mario Draghi s’est montré particulièrement sévère avec les partis politiques: «L’Italie n’a pas besoin d’une confiance de façade, qui disparaît face aux mesures difficiles à prendre». Il les a même directement interpellés: «Vous, les partis et les parlementaires, êtes-vous prêts à reconstruire ce pacte? Êtes-vous prêts à confirmer cet effort que vous avez fait durant les premiers mois et qui s’est ensuite affaibli?» «La réponse à cette question, ce n’est pas à moi que vous la devez, mais à tous les Italiens», a-t-il tancé.
Selon les sondages, la majorité des Italiens souhaitent que «Super Mario» reste à la barre à la tête de sa large coalition d’unité nationale, qui va de la gauche à l’extrême droite. «L’Italie est forte quand elle est unie», a-t-il martelé. Les défis domestiques (relance économique, inflation, emploi) et extérieurs (indépendance énergétique, guerre en Ukraine) auxquels l’Italie et l’UE sont confrontées «exigent un gouvernement vraiment fort et solidaire et un Parlement qui l’accompagne avec conviction», a-t-il poursuivi.
Il a également adressé un message au M5S, ardent défenseur du revenu minimum universel menacé par la droite, en le jugeant «important pour réduire la pauvreté bien qu’il puisse être amélioré». Il a également évoqué une autre mesure chère au M5S, l’introduction d’un salaire minimum légal. «C’est dans cette direction que nous devons avancer, avec les partenaires sociaux», a-t-il dit. Un vote de confiance doit être organisé dans les deux chambres, mercredi au Sénat puis jeudi à la Chambre des députés, permettant de voir enfin clair après la crise provoquée par la défection jeudi du Mouvement 5 Étoiles (M5S) lors d’un vote clé au Sénat. Le chef du M5S Giuseppe Conte, également prédécesseur de Mario Draghi, a exigé que ses priorités soient prises en compte, notamment l’instauration d’un salaire minimum.