Plus de 9 millions de Tunisiens appelés aux urnes ce lundi 25 juillet 2022 pour un référendum sur la constitution. Ils doivent se prononcer sur le nouveau texte proposé par le président Kaïs Saied.

Cette réforme controversée, portée par le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, vise à renforcer les pouvoirs du président et pourrait faire rebasculer le pays vers un régime dictatorial similaire à l’avant-2011.

Plus de 11.000 bureaux de vote ont ouvert leurs portes, selon l’Isie (l’autorité électorale), organisatrice d’un scrutin censé, selon le président mettre fin à la crise politique provoquée par son coup de force d’il y a un an.

Ils fermeront à 23 heures. Le taux de participation atteignait un peu moins de 12 % à 14 heures a fait savoir le président de l’ISIE, Farouk Bouasker,

Pour rappel, aucun quorum n’est requis pour ce référendum où le oui est donné favori. L’opposition a pour l’essentiel appelé à ne pas se rendre aux urnes.

Le projet de Constitution est censé, selon M. Saïed, mettre fin à la crise politique provoquée par son coup de force d’il y a exactement un an. Il instaure un régime ultraprésidentiel accordant de vastes pouvoirs au chef de l’Etat, en rupture avec le système plutôt parlementaire en place depuis 2014, auquel Kaïs Saïed impute les conflits récurrents entre le Parlement et le gouvernement des dix dernières années.

Dans le nouveau texte, le président, chef suprême des armées, exerce le pouvoir exécutif avec l’aide d’un chef de gouvernement qu’il désigne et peut révoquer selon son bon vouloir, sans nécessité d’obtenir la confiance du Parlement. Il entérine les lois et peut aussi soumettre au Parlement des textes législatifs qui ont « la priorité ».

L’opposition et les ONG ont dénoncé un texte « taillé sur mesure » pour M. Saïed, et une concentration excessive des pouvoirs entre les mains d’un président n’ayant de comptes à rendre à personne.

La Tunisie fait face à une crise financière profonde avec une dette supérieure à 100 % du PIB. Le pays négocie depuis des mois un nouveau prêt avec le Fonds monétaire international (FMI) pour redresser la situation économique.

© Copyright LaPresse