La « Coalition pour l’administration de l’Etat », qui regroupe plusieurs formations influentes dominant le Parlement, avait annoncé plus tôt cette semaine « son intention » de réunir l’Assemblée samedi pour voter la confiance au gouvernement que cherche à former le Premier ministre désigné Mohamed Chia al-Soudani. Mais ce dernier, porté par les partis pro-Iran du Cadre de coordination -premier bloc de l’Assemblée avec 138 députés sur 329- poursuit ses négociations avec les différentes factions pour finaliser la répartition des portefeuilles. « La séance a été reportée, M. Soudani n’a pas réussi à se mettre d’accord avec les blocs politiques sur la nomination des ministres », a expliqué à l’AFP Sherwan Dubardany, du Parti démocratique du Kurdistan (PDK). « Nous espérons que, dans les jours à venir, les blocs politiques arriveront à s’entendre afin qu’une séance puisse être fixée », a-t-il ajouté.
Dans un Irak multiethnique et multiconfessionnel, les ministères sont répartis entre les partis issus des différentes communautés chiite, sunnite et kurde. Majoritaires en Irak, les chiites obtiennent un plus grand nombre de portefeuilles au gouvernement. « Il n’y aura pas de séance samedi », a assuré à l’AFP le député Thabet al-Abbassi, membre de la coalition al-Siyada, de l’influent chef du Parlement Mohamed al-Halboussi (sunnite), disant espérer que « les différends seront réglés » bientôt.
Traditionnellement issu de la communauté chiite, le Premier ministre a 30 jours selon la Constitution pour constituer son équipe. Nommé le 13 octobre, M. Soudani a indiqué dans un communiqué que les partis du Cadre de coordination lui présenteraient des candidats pour chaque ministère, lui laissant ensuite le choix. Le Cadre de coordination a indiqué jeudi que les ministres de la Défense et de l’Intérieur seraient « des personnalités civiles ou militaires » non issues des rangs des partis.
Après un plus d’un an d’impasse due aux luttes de pouvoir opposant les principaux partis, l’Irak s’est finalement doté le même jour, le 13 octobre, d’un nouveau président et d’un nouveau Premier ministre. Le grand adversaire du Cadre de coordination, l’imprévisible et influent leader religieux chiite Moqtada Sadr, a annoncé qu’il ne prendrait pas part au prochain gouvernement.