« Cette motion de censure a été qualifiée par ses auteurs (…) de ‘motion de défiance’ à l’égard du Premier ministre qui n’a pas voulu se soumettre à un vote de confiance des députés. Cette qualification inadéquate se fonde sur la volonté de transformer en obligation ce que l’article 55 de notre Constitution considère comme une faculté laissée à l’appréciation du Premier ministre », a déclaré le chef du gouvernement sénégalais, qui avait été nommé en septembre dernier après le rétablissement du poste de Premier ministre par le Président Macky Sall.
Selon Amadou Bâ, les rédacteurs de la motion de censure déposée contre son gouvernement « ont transformé une faculté en obligation, ce qui révèle leur niveau de compréhension de l’article 55 de la Constitution’’.
« Les motifs avancés par les auteurs de la motion révèlent des distorsions », a ajouté Ba dans son allocution.
« J’en appelle à la conscience et à l’engagement responsable des représentants du peuple pour rejeter purement et simplement cette motion de défiance inopportune », a-t-il lancé.
De son point de vue, rejeter cette motion « serait la meilleure manière de confirmer la confiance que le peuple avait déjà manifestée à l’endroit de la déclaration de politique gouvernementale », a-t-il indiqué.
Au Sénégal, la motion de censure est encadrée par l’article 86 de la Constitution.
Les députés de la 14e législature sont au nombre de 165, dont 82 élus de la majorité présidentielle et 56 du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (opposition). La coalition Wallu Sénégal (opposition) a fait élire 24 députés, et trois autres sont non-inscrits.
A signaler que la motion a été rejetée par les députés de l’Assemblée nationale. Le texte introduit par le groupe parlementaire de l’opposition Yewwi Aaskan Wi (YAW, libérer le peuple ), a obtenu 55 votes favorables sur un total de 165 députés.