Gouvernement, Cacciari : « Meloni est faible, elle a constamment besoin d'avoir un ennemi »

Milan, 19 octobre. (LaPresse) – La polémique entre la présidente du Conseil Giorgia Meloni et la secrétaire du Parti démocrate Elly Schlein doit être « replacée dans un contexte plus large et plus complexe, dont elle est en quelque sorte le fruit, et qui concerne le fait que les démocraties occidentales sont de plus en plus affaiblies par rapport aux grandes économies, aux grands empires naissants, comme la Chine ou l'Inde ». C'est ce qu'a déclaré le philosophe Massimo Cacciari dans une interview accordée à Repubblica. Quel est le rapport entre la crise de la démocratie et la droite au pouvoir en Italie ? « Parce que Giorgia Meloni est elle aussi faible et qu'elle a donc constamment besoin d'avoir un ennemi, de le traquer, de dire que nous sommes attaqués, qu'on ne nous laisse pas gouverner, qu'il y a du terrorisme, qu'on nous veut du mal ». Cacciari observe que « contre la gauche, elle joue une comédie grotesque, comme toute la polémique de Meloni contre la gauche. Mais elle le fait parce que cela lui permet de couvrir sa propre faiblesse par l'imagination, la représentation de l'ennemi. Et ainsi, il peut dire que le PD est comme le Hamas sans perdre un seul vote ». À propos du lien établi par Schlein entre sa dénonciation et l'attentat contre Sigfrido Ranucci, il dit : « Il y a un lien, car il s'agit d'une intimidation de la liberté de la presse, qui s'inscrit dans ce climat d'état d'exception, d'urgence permanente », c'est-à-dire « des dirigeants de plus en plus faibles, qui gouvernent par décret, avec des parlements vidés de leur substance : plus il y a de décrets d'urgence, plus il est nécessaire d'avoir des ennemis ».