Un mois après le rapport choc de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, les évêques catholiques de France ont décidé ce lundi de mettre en place un dispositif de reconnaissance et d’indemnisation des victimes de pédocriminalité au sein de l’Église
« Une instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation », dirigée par une juriste, va être constituée pour instruire les demandes des victimes de violences sexuelles, a expliqué devant la presse le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Éric de Moulins-Beaufort.
Les évêques ont décidé d’alimenter le fonds d’indemnisation des victimes « en se dessaisissant de biens immobiliers de la CEF et des diocèses ». Et s’il le faut, « un emprunt pourra être souscrit pour anticiper les besoins », a-t-il souligné.
Ils ont également demandé au pape François d’envoyer une équipe de visiteurs afin de les évaluer sur la protection des mineurs et de « donner si nécessaire, les suites qui s’imposent à l’issue de leur visite ».
« Nous sommes prêts à en tirer toutes les conséquences si nécessaire », a souligné Olivier Leborgne, l’évêque d’Arras.
Les évêques avaient promis des « gestes » et un « échéancier » de mesures, une réponse qui se veut la « traduction concrète » des 45 recommandations de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église.
Ce rapport, publié début octobre, avait secoué toute l’institution en estimant à 330.000 le nombre de personnes de plus de 18 ans ayant fait l’objet de violences sexuelles depuis 1950, quand elles étaient mineures, de la part de clercs, de religieux ou de personnes en lien avec l’Église. Ces victimes représentent 4% du total des victimes de pédocriminalité dans la société française.