Maroc: les chirurgiens plasticiens tirent la sonnette d’alarme sur l’exercice illégale des actes esthétiques
Les professionnels de la chirurgie esthétique tirent la sonnette d'alarme sur la pratique illégale de cette branche de la médecine.
di HB,
15 février 2022
Dans un communiqué publié mardi, le Syndicat national des chirurgiens plasticiens du Maroc a mis en garde contre « les risques liées à la pratique illégale des actes de médecines esthétique » dans des structures tels que « les salons de coiffure et les salles de sports et spas ».
« Les centres de beauté et salles de sport proposant en toute impunité des injections de comblement, de toxine botulique, de PRP, de mésothérapie ou même de laser épilatoire se multiplient dans toutes les régions du Maroc. Nous alertons les pouvoirs publics quant aux dangers liés notamment aux injections réalisées par des charlatans sans scrupule ni conscience mettant en péril la sécurité de patientes souvent jeunes et innocentes », alerte le syndicat.
Pour les chirurgiens plasticiens, « les injections à visée esthétique ne doivent en aucun cas être banalisées et mises au même niveau qu’une coiffure, un tatouage ou une manucure ».
Pour convaincre, ces professionnels mettent en avant le manque de formation du personnel des structures proposant des actes de médecine esthétique.
« Ces injectrices illégales, sans aucune compétence, ignorent tout des dangers liés aux injections et des séquelles souvent irréversibles pour les patientes (risques de nécrose cutanée, d’infection et de cécité…pour ne citer que les complications les plus graves…) lorsqu’elles sont réalisées par des charlatans sans aucune connaissance médicale, de l’anatomie ou de l’asepsie », peut-on lire dans le communiqué.
En pratiquant des actes médicaux à visée esthétique en dehors d’une structure médicale, « elles n’ont par ailleurs aucun moyen de faire face à des incidents aussi graves », ajoute-t-on.
D’autant que « le Code de Déontologie médicale stipule que nul ne peut accomplir aucun acte de la profession médicale, à quelque titre que ce soit, s’il n’est inscrit au tableau de l’Ordre des médecins », rappelle le syndicat tout en indiquant que « toute pratique illégale de la médecine est passible de poursuites judiciaires ».
Par ailleurs, le syndicat s’interroge sur l’habilité des médecins étrangers à pratiquer ces actes au Maroc.
« Ceci soulève aussi la question des « vrais » ou « faux » médecins venus récemment de pays étrangers (essentiellement la Russie et l’Ukraine) mais non enregistrés au Conseil National de l’Ordre des Médecins et exerçant de manière clandestine et illégale dans ces salons de beauté, prônant la maîtrise de techniques russes à la mode et attirant ainsi de nombreuses patientes innocentes », déplorent la profession.
Au-delà du manque de formation, le syndicat met aussi en garde contre la qualité des produits utilisés. « Les produits d’injection utilisés aussi bien pour le visage que pour le corps par ces charlatans sont parfois des produits de comblement illicites, interdits, des copies de produits de comblement existants mais non-stériles », indique-t-on dans le communiqué.
Ainsi, le syndicat appelle les Marocains et Marocaines à faire preuve de prudence, tout en appelant les autorités à mettre fin à cette pratique. La profession brandit également la menace de dénoncer tous les actes illégaux et de recourir, le cas échéant, à la Justice.