Assurément, le cancer du sein touche désormais plus de patients dans le monde et dépasse même celui du poumon, comme première cause de cancer à l’échelle mondiale.
Selon les statistiques de l’OMS, cet ennemi féminin est devenu le type de cancer le plus couramment diagnostiqué dans le monde. Rien que sur l’année 2020, un total de 2,3 millions de cas ont été confirmés, dépassant pour la première fois le nombre de nouveaux cas de cancer du poumon.
Au Maroc, le cancer du sein représente 20% de tous les cancers tout sexe confondu et 35.8% des cancers chez la femme. Son Incidence standardisée par rapport à la population marocaine est de 49,5 nouveaux cas pour 100.000 femmes.
Le cancer du sein féminin est le plus diagnostiqué à l’échelle mondiale et le Maroc ne fait pas l’exception. Une fois le diagnostic de cancer établi, l’état du patient cancéreux nécessite une thérapie et soins spécialisés. Mais d’en arriver, les médecins procèdent à des réunions de concertation pluridisciplinaire (Multidisciplinary Concertation Meetings – RCP) pour prendre une décision accordant aux patients la meilleure prise en charge en fonction de l’état de la science.
Selon Docteur Mustapha Souieh, chirurgien spécialiste en chirurgie oncologique et reconstructrice, l’objectif de la RCP est de réunir les médecins concourant à la prise en charge d’un patient en vue d’optimiser la démarche diagnostique et thérapeutique, diminuer les inégalités de prise en charge, et permettre l’accès aux thérapeutiques innovantes.
« Nous réalisons une RCP en concertation avec nos confrères et consoeurs de différentes spécialités (chirurgie, oncologie médicale, radiothérapie, anatomopathologie, le radioisotopiste, les biologistes…) pour prendre une décision sur un protocole thérapeutique et une prise en charge efficace », a expliqué ce chirurgien émérite ayant exercé dans les trois secteurs du système de santé marocain (CHU/public, santé publique, CHU similaire et secteur libéral).
En oncologie, les RCP ont permis de standardiser les prises en charge et ont amélioré le suivi du patient. Les concertations pluridisciplinaires favorisent le partage de l’information entre tous les acteurs qui gravitent autour du patient et permettent un diagnostic plus précis, en particulier d’un point de vue moléculaire, a indiqué au micro de lapresse.it, en marge d’une table ronde sur la RCP, organisée mardi 12 avril 2022 à Rabat.
Pour que la RCP ne s’oppose pas à la liberté de prescription de chaque praticien, il est nécessaire que la décision soit clairement collégiale et argumentée, a-t-il précisé.
Pour ce qui est de la probabilité d’un mauvais diagnostic malgré la RCP, Dr Souieh est on ne plus catégorique : « Le risque est moins voire nul, sauf si la patiente ou le patient ne suit pas ce qu’on lui a recommandé », ajoutant que toute prise en charge obéit au triptyque « Les standards, les options et les recommandations ».
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