L’instance mondiale espère donner des gages de consultation démocratique, elle qui concentre les critiques depuis plusieurs mois.
Car en laissant son directeur du développement, le Français Arsène Wenger, prôner dès mars le passage à une Coupe du monde tous les deux ans, alors qu’elle se déroule tous les quatre ans depuis 1930 chez les hommes et 1991 chez les femmes, la Fifa a donné le sentiment d’un projet déjà ficelé.
L’organisation peine depuis à convaincre qu’elle est réellement ouverte à toutes les options pour réformer le calendrier international au-delà de 2024, sujet si crucial qu’il a réveillé toutes les lignes de fracture entre football de club et de sélection, grands et petits pays.
Le 24 novembre dernier, dans une réunion face à divers acteurs du ballon rond, Arsène Wenger a donc affiné sa copie en tentant de convaincre qu’un Mondial biennal servirait les intérêts de tous.
L’ancien manager d’Arsenal préconise une phase finale chaque été, en alternant Mondial et tournois continentaux comme l’Euro ou la Copa America, et en regroupant les qualifications en octobre et mars – plutôt que sur une seule fenêtre en octobre, finalement jugée « trop extrême ».
« Trop de joueurs n’ont pas assez d’opportunités de se développer », plaidait-il le mois dernier, soulignant la « vitrine unique » qu’a représenté la Coupe du monde pour le Roumain Gheorghe Hagi, le Serbe Dejan Stankovic ou le Japonais Hidetoshi Nakata.
Alors que « 133 pays n’ont jamais disputé » la compétition reine, il promettait d’offrir « plus de chances de briller », plus de recettes pour le football mondial, tout en réduisant le nombre de trêves infligées aux clubs et en répondant aux attentes supposées « des jeunes supporteurs ».
Dans un système où chaque fédération dispose d’une voix, peu importe sa taille, la Fifa peut compter depuis le 26 novembre sur le soutien unanime des 54 fédérations africaines, et sans doute sur l’appui de nombre de pays asiatiques.