Rome, 13 déc. (LaPresse) – « Notre objectif est le Mondial. Ma chance n’a pas tant été de le vivre comme protagoniste, mais comme supporter. Cela me manque quand, jeune, j’étais supporter et que je suivais l’Italie aux Coupes du monde », a déclaré Gianluigi Buffon, chef de délégation de la Nazionale, lors du panel d’Atreju ‘Quand le sport devient communauté : le rôle des patronages dans la formation des jeunes’. « C’étaient des émotions que je savourais, car en tant que protagoniste on en profite moins. Aller au Mondial serait une magie pour tout le pays et l’Italie deviendrait un immense patronage où tout se partage. J’ai retrouvé cette magie dans très peu d’événements, et la Coupe du monde de football en fait partie », a expliqué Buffon. « Nous avons traversé plusieurs moments de crise avec la sélection. Il est important d’avoir une idée, une vision, pour savoir quel chemin emprunter et éviter de revivre des moments tristes et bas du point de vue des résultats », a-t-il ajouté. « Quand il y a une crise de talent, il ne faut pas penser à l’immédiat. Le talent est quelque chose que l’on ne forge ni ne crée en un ou deux ans ; il y a derrière un parcours, une vision qui commence 10–15, voire 20 ans plus tôt. Si dans 10–15 ans nous voulons retrouver un certain type de talent, il faut intervenir dans les zones les plus délicates où le talent est découvert et façonné. C’est-à-dire l’âge de base : 6–13 ans et 7–14 ans. Ce sont les années où l’on parvient à libérer et à mettre son talent au service des autres. Il est évident qu’il doit être détecté et façonné, et aujourd’hui nous le détectons peut-être un peu moins, car, heureusement, il existe de nombreux sports (le tennis avant tout) qui captent l’attention des nouvelles générations. Dans le football, nous devons être bons et capables, y compris en utilisant des méthodologies différentes, afin que ces jeunes puissent libérer leur nature et leur volonté d’être des champions. Des terres comme la nôtre — comme le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et la Croatie — ont un ADN footballistique et il y aura toujours des talents. L’important est de savoir les voir et de ne pas les étouffer. »
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