Des « indices » d’infiltration des téléphones portables de membres de son personnel par le logiciel d’espionnage Pegasus ont été trouvés.
La Commission européenne a trouvé des « indices » d’infiltration des téléphones portables de membres de son personnel par le logiciel d’espionnage Pegasus, qui a notamment visé le commissaire à la Justice Didier Reynders, indique une lettre qu’a pu consulter la presse internationale ce jeudi 28 juillet 2022.
Dans ce courrier daté du 25 juillet adressé à la députée européenne Sophie in’t Veld, Didier Reynders a indiqué avoir reçu en novembre 2021 une alerte d’Apple l’informant du possible piratage de son smartphone par le logiciel Pegasus, conçu par la société israélienne NSO Group. D’autres membres du personnel de la Commission ont reçu des notifications similaires.
Ces alertes ont déclenché une enquête, qui n’a pas permis de « confirmer que Pegasus avait réussi à infecter les appareils, personnel ou professionnel, du commissaire » à la Justice, ni des autres collaborateurs.
Mais « plusieurs vérifications d’appareils ont conduit à la découverte d’indices de piratage », « il est impossible d’attribuer ces indices à un auteur spécifique de façon certaine »poursuit la lettre. Le courrier ne donne pas plus de détails sur les résultats de l’enquête, toujours en cours. La Commission invoque des raisons de sécurité pour ne pas communiquer.
Le porte-parole de la Commission européenne, interrogé jeudi lors d’un point de presse sur ces informations, a refusé de dire combien de téléphones étaient concernés. NSO s’est dit prêt à « coopérer à toute enquête pour établir la vérité », a indiqué un porte-parole de l’entreprise, soulignant qu’« il n’y avait à ce jour aucune preuve absolue qu’une infraction a eu lieu ».
Par ailleurs, un eurodéputé grec et chef du parti d’opposition socialiste, Nikos Androulakis, a porté plainte mardi auprès de la Cour suprême grecque pour une « tentative » d’espionnage de son téléphone portable par Predator, un logiciel espion similaire à Pegasus.
La tentative a été découverte grâce au service mis en place par le Parlement européen pour permettre aux eurodéputés de contrôler l’éventuelle présence de logiciels illégaux de surveillance dans leurs appareils téléphoniques.
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