L'Organisation internationale du travail (OIT) a, dans un rapport, estimé à 300 millions d’emplois pouvant être créés d’ici 2035, déplorant la faible protection et l’absence de soutien adéquat à des centaines de millions de travailleurs. 

« Nous devons repenser la manière dont nous mettons en œuvre les politiques et les services de soins afin qu’ils forment un continuum de soins qui assure un bon départ aux enfants, aide les femmes à rester sur le marché du travail et empêche les familles ou les individus de tomber dans la pauvreté », a déclaré dans une note Manuela Tomei, Directrice du département des conditions de travail et de l’égalité de l’OIT.

Le rapport offre une vue d’ensemble des lois, politiques et pratiques nationales en matière de soins, y compris les soins de maternité, de paternité, parentaux, aux enfants et à long terme.

Le document constate que trois femmes sur dix en âge de procréer, soit 649 millions de femmes, bénéficient d’une protection inadéquate de la maternité qui ne répond pas aux principales exigences de la convention de l’OIT sur la protection de la maternité entrée en vigueur il y a vingt ans

Sur les 185 pays étudiés dans le rapport, 85 ne respectaient pas le mandat de la convention, qui prévoit d’accorder aux futures mères un congé de maternité de 14 semaines minimum, rémunéré à hauteur des deux tiers de leur salaire précédent et financé par l’assurance sociale ou des fonds publics.

L’OIT a averti qu’au rythme actuel, il faudrait au moins 46 ans pour obtenir des droits minimaux en matière de congé de maternité.

De plus, plus de 1,2 milliard d’hommes vivent dans des pays où le congé de paternité n’existe pas, alors qu’il permettrait d’équilibrer les responsabilités professionnelles et familiales des mères et des pères.

Dans les pays où des politiques existent, le congé de paternité reste court, en moyenne neuf jours, créant un important « déficit de congé entre hommes et femmes ». Le recours au congé de paternité est également faible, en grande partie à cause d’une faible rémunération de la paternité, des normes de genre et de la conception des politiques.

Le rapport souligne que certains travailleurs ne bénéficient pas de ces protections juridiques. Il s’agit notamment des travailleurs indépendants, des travailleurs de l’économie informelle, des migrants, des parents adoptifs et des parents LGBTQI+. Il examine également les arguments en faveur d’un investissement accru dans les soins, ainsi que l’impact potentiel de cet investissement.

De plus, dans seulement 40 des pays étudiés, les femmes enceintes ou allaitantes ont le droit d’être protégées contre les travaux dangereux ou insalubres, conformément aux normes de l’OIT. Seuls 53 pays offrent le droit à un congé payé pour les examens médicaux prénataux. Les congés, la sécurité des revenus et les installations appropriées pour l’allaitement font également défaut dans de nombreux pays.

Les besoins en services de soins de longue durée pour les personnes âgées et les personnes handicapées ont fortement augmenté en raison de l’augmentation de l’espérance de vie et de l’impact de la pandémie de Covid-19. Cependant, l’étude constate que l’accès à des services tels que les soins résidentiels, les services de jour communautaires et les soins à domicile reste inaccessible à la grande majorité des personnes qui en ont besoin dans le monde.

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