Le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a adopté mercredi soir à Vienne à une large majorité une résolution rappelant formellement à l’ordre l’Iran pour son manque de coopération, ont indiqué des sources diplomatiques citées par la presse internationale.

Le texte déposé par les Etats-Unis et l’E3 (Royaume-Uni, France et Allemagne) est le premier critiquant Téhéran voté à l’agence onusienne depuis juin 2020, sur fond d’escalade du programme nucléaire iranien et d’impasse des négociations pour ressusciter l’accord de 2015.

Il a été approuvé par 30 membres, seules la Russie et la Chine votant contre, selon deux diplomates. Trois pays se sont par ailleurs abstenus (Inde, Libye, Pakistan).

Cette résolution exhorte l’Iran à « coopérer » avec l’instance onusienne, qui a déploré dans un récent rapport l’absence de réponses « techniquement crédibles » concernant des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés.

« Il est essentiel que l’Iran fournisse toutes les informations et documents jugés nécessaires par l’AIEA pour clarifier et résoudre ces questions », a insisté l’ambassadrice américaine Laura Holgate au cours des discussions ayant précédé le vote.

« Nous ne prenons pas ces mesures pour aggraver la confrontation à des fins politiques. Nous ne recherchons pas une telle escalade », mais simplement « des explications crédibles » pour enfin refermer ce dossier, a-t-elle ajouté en réponse aux critiques de Moscou et Pékin.

Téhéran a d’ores et déjà riposté en débranchant mercredi des caméras installées par l’AIEA pour surveiller ses activités.

Le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, qui s’est rendu sur un site pour constater l’arrêt des appareils, a averti que « d’autres mesures étaient envisagées ».

« L’Iran n’a pas d’activités nucléaires cachées ni de sites non signalés. Il s’agit (de la part des Occidentaux) de maintenir une pression maximale » sur la République islamique, a affirmé Mohammad Eslami, chef de l’OIEA, cité par l’agence officielle Irna.

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